Kriss
et Maxx-T - Code 316 recordings
- 2006
Pour commencer, petite présentation
: qui êtes vous ?
Maxx : Homme, Blanc,
Brun, Grand, DJ et Producteur. Mon plat préféré est la Pizza et
aussi la cuisine Mexicaine. J'aime les brunes, les blondes … etc.
Voilà ça te va comme réponse ? (Rires…)
Kriss : 26 ans, français
d'origine arménienne. Je vis à Annemasse en Haute Savoie, ville
frontalière avec Genève en Suisse. Avant tout Dj, j'ai commencé
à tâter les platines en 96 et joué la première fois en club en 2001.
Depuis 2005 je me suis mis sérieusement à la production. Et moi
j'aime beaucoup les brunes (Rires...).
Pouvez vous nous raconter
comment vous êtes tombé dans la musique électronique ?
Maxx : Tu veux vraiment
que je te raconte mon histoire ? Tu as du temps devant toi ? (Rires).
En bref pour faire vite, étant petit ma mère ne pouvant me faire
garder, elle m'emmenait avec elle en boite en pleine période du
Disco, j'avais 9 ans, le Disco étant déjà une musique synthétique,
c'est tout naturellement que j'ai étais attiré par le monde de la
nuit et les sonorités électroniques, car de plus mon père écoutait
pas mal de musique dans le genre Kraftwerk, Moroder, JMJ, Tangerine
Dream etc. et énormément de Jazz aussi, alors le mélange Disco,
Electro et Jazz … m'a naturellement transporté aux portes de la
Techno de Detroit, que j'ai découverte en 1981 (on appelait pas
encore ça " Techno ") avec un disque 45t de Cybotron (Juan Atkins,
Richard Davis) " Alley of your Minds ". Depuis la Techno à acquise
ces lettres de noblesse et à fait du chemin, pour moi l'essentiel
c'est que la musique même si elle est mécanique, faite avec des
machines, fasse ressortir une âme et un groove et c'est pour tout
cela que j'aime le son électronique de Detroit, que j'ai découvert
plus jeune avec les productions du label Motown.
Kriss : Pour ma
part, tout commence, à l'époque ou Maxx fais déjà des folies derrière
les platines des clubs de la Côte d'Azur... C'est à dire début des
années 90. A 10/11 ans avec des copains d'école, je commence à écouter
des choses comme Technotronic, Snap, Dee lite, De la soul ... Je
suis vraiment attiré par le mélange Hip Hop et House et plutôt le
son US. Je découvre les premières émissions radios orientées Dance
et rave sur NRJ où étaient passés tout les "nouveaux sons" de l'époque,
avec les premiers Garnier, beaucoup de rave hollandaise et les premiers
trucs de Detroit. C'était très excitant de découvrir tout ça. Ensuite
c'est l'engrenage ... J'achète des compiles, des tonnes de K7, je
commence à faire des petits montages avec mon magnéto cassette (Le
pauvre ...) Je découvre Kevin Saunderson, Carl Craig, Joey Beltram,
Steve Poindexter, les premiers morceaux breakbeat/Rave de Prodigy
aussi. Petit à petit je me sens vraiment touché par une Techno Deep
et très émotionnelle celle de Detroit et je m'intéresse vraiment
à ses artistes et son histoire. En 94 je découvre une radio Suisse,
Couleur 3. Là c'est vraiment un période importante pour moi. J'enregistre
quasiment tout. Les premiers mixs de Derrick May, Juan Atkins, Robert
Hood, Garnier, Jack de Marseille et également le son house, garage
des dj's new yorkais comme Frankie Knukles, Tony Humphries ... Un
peu plus tard, quelqu'un comme Eric Borgo résident Couleur 3 durant
cet "âge d'or" jouera un grand rôle "d'éducateur" pour ce qui est
de Detroit et Chicago. En découvrant vraiment tout ces dj's et cet
art du djing, c'est naturellement que je commence à m'acheter des
disques et mes premières platines...
Votre actualité, c'est la
sortie sur le label CODE 316 RECORDINGS de votre premier maxi en
commun " The First Message EP ". Petite présentation du morceau,
Détroit à fond … !
Maxx : Présentation du Disque
tu veux sans doute dire ? Et bien je crois que c'est clair dès que
l'on écoutes ce maxi, il est très facile de savoir quels sont nos
goûts et qu'elle est la musique qui nous inspire … Detroit bien
sûr, car c'est le son qui coule dans nos veine, pour moi mon seul
regret c'est de ne pas être black et de n'être pas né la bas. En
fait pour présenter cet EP c'est facile, il y a sur la 1ère face,
deux tracks de moi même sous le projet " Evolutive System " le track
1 " Somewhere in the Motor City " a été composé depuis un certain
temps déjà et je ne m'en suis jamais lassé (ce qui est rare, pour
les tracks que je compose) dès le début alors que j'avais donner
un CDr à mon ami Fabrice Lig, il a adoré ce track allant même jusqu'à
le jouer dans une de ces émissions radio, c'était en Août 2004 si
mes souvenir sont bons, à l'origine ce titre devait sortir sur le
label Pink Music (un label Cannois) mais cela ne c'est pas concrétiser
et comme j'en avais marre d'attendre, je me suis dit que je le sortirais
moi même, ce qui à confirmé mon envie grâce à tout les très bons
feedbacks que j'ai reçu depuis, certains l'ayant qualifié comme
" un futur classique ", je n'ai pas assez de recul sur ma musique
pour le considéré comme tel, mais bon pourquoi pas, il est vrai
que le track reste bien dans la tête après l'avoir écouter, on verra
bien. Pour le 2ème track de ma face et bien c'est tout simple, il
rester de la place sur le vinyle pour y mettre encore quelque chose,
j'ai donc composé ce track en hommage à la soirée " Deep Waters
" ou nous avons jouer cette année pour le festival Nuits Sonores
aux cotés de Vince Watson, c'est ce qui explique son titre. Les
tracks de mon ami Kriss sont aussi très inspiré par le son de nos
aînées de la Motor City, mais dans un registre de sonorités différentes
ce qui en fait un disque très complet qui ravira un large panel
de Dj's. Mais je lui laisse la parole car il parlera mieux de ces
tracks que je ne saurais le faire.
Kriss : Avant tout, tout s'est
passé si vite depuis un peu plus d'1 an. On m'aurait dit à l'époque,
quand je commençais a bidouiller sur mon ordinateur, dans un an
tu sort tes premiers morceaux, j'aurais répondu "oulaaa! Tranquille!!"
Je ne pensais pas m'y mettre sérieusement tout de suite. Mais il
y a eu ce concours de remix pour Laurent Garnier, qui m'a vraiment
boosté et la rencontre avec Maxx à bien accéléré les choses aussi.
Voilà donc mes deux premiers morceaux gravés sur vinyle. Saveur
vraiment particulière pour moi, ça fait vraiment très très plaisir.
Ces 2 premiers morceaux sont assez simples au niveau de la structure
et des sonorités et j'ai également voulu donner une part importante
au groove. Le 1er morceau "Modular Emotion" était déjà présent sur
mon EP virtuel "The Instinctive EP" plutôt techno, deep et groovy.
J'ai eu beaucoup de demandes quand à la disponibilité de celui ci
sur vinyle ... le choix est donc venu tout naturellement au moment
de la sélection des morceaux. Le 2ème, "Follow The Tradition" dans
la même lignée, mais un peu plus sombre avec une rythmique moins
groovy mais plus puissante. Ces 2 tracks ont un point commun, une
nappe qui se ballade tout au long du morceau. J'aime les morceaux
progressifs, tout en montée. En général quand je compose mes influences
tournent autour bien sur de Detroit, de UR ou Carl Craig mais également
beaucoup d'artistes européens comme Fabrice Lig, Laurent Garnier,
Vince Watson, Steve Rachmad, Joris Voorn.
Vous êtes chacun de votre
côté, dj, envisagez vous de vous produire en live un jour ?
Maxx : J'ai déjà fais
l'expérience du live entre 96 et 99, mais cela demande énormément
de temps et surtout dans mon cas, à chaque fois c'était le démontage
complet de mon studio vu que je ne travaille qu'avec des machines,
j'ai juste Cubase comme séquenceur. Donc ce n'est pas le top, je
suis entrain de me pencher sur la chose pour avoir une config encore
avec des machines mais plus mobile car depuis pas mal de temps j'ai
envie de m'y remettre (au live). J'en ai refais un en début d'année
dans une soirée dans une église désaffectée près de chez moi, mais
par exemple rien que ma console de mix ne rentre pas dans mon véhicule,
c'est donc inimaginable de prendre l'avion avec.
Kriss : Il est
naturel que quand on commence à faire ses propres morceaux, à les
sortir... on est l'envie tôt ou tard de se produire en live. J'ai
bien sur envie de connaître cette expérience un jour, mais ce n'est
encore pas ma priorité. Pour le moment je me concentre sur mes morceaux,
je suis un jeune producteur et j'ai encore beaucoup de travail à
faire sur la qualité et la personnalité de mes tracks. Je suis quelqu'un
qui travaille de manière très instinctive et je suis parfois encore
effrayé avec tous les aspects techniques. Je verrai bien comment
tout cela évolue, tout en continuant à agir selon ce que je ressens
en me nourrissant de bons conseils comme peu m'en donner Maxx. Qui
sais peut-être qu'on le montera à deux ce live...
Pouvez vous nous
faire partager des souvenirs de soirées sur Lyon ou sa région qui
vous ont marqué ?
Maxx : Pour rester dans l'actualité proche, je
dirais que mon meilleur souvenir sur Lyon c'est cette année pour
le festival Nuit Sonores ou nous étions invités pour jouer avec
Vince Watson et malgré mon énorme manque de sommeil et bien j'ai
tout de même passer 3 jours excellents.
Kriss : Les Nuits Sonores
2006, également. Déjà simplement parce que c'était ma première date
sur Lyon. Je suis rhône-alpin et ces 3 dernières années, je n'ai
joué quasiment qu'en Suisse. Il me tenait à coeur de venir jouer
ici. Pour une première, se retrouver sur le programme des Nuits
Sonores aux côtés de noms comme Laurent Garnier, Vince Watson ou
Agoria c'est quand même plutôt mortel. Vraiment un super souvenir.
Au passage, un big up à JeeTee qui nous soutient depuis le début
et également Kooz résident du Ké Pêcherie où je suis venu jouer
en Juillet dernier. C'est dorénavant un plaisir de retrouver tout
ce beau monde sur Lyon.
Pour terminer qu'est ce que
l'on peut vous souhaiter pour le futur, d'être invités au Detroit
Electronic Music Festival ?
Maxx : Ahhh le DEMF !! Un rêve
oui, étant fan de Detroit de la 1ère heure. Mais quoi qu'il en soit
il faut laisser faire les choses, pour l'instant je dois dire que
ça ne se présente pas trop mal pour nous, j'ai déjà connu cette
effervescence par le passé, mais ça fais du bien quand ça recommence
et surtout que je ne vis plus tout seul ces évènements car je suis
accompagné de mon ami Kriss et je suis ravi de vivre tout cela avec
lui qui découvre tout ça.
Kriss : Un rêve c'est clair...
qui incroyablement deviens un peu moins inaccessible depuis quelques
temps avec les contacts et nombreux feedbacks qui nous sont venus
de partout depuis la création du label. Mais Detroit c'est loin,
nous sommes en France pour le moment. Notre disque viens à peine
de sortir de l'usine, le marché actuel est très difficile et il
faut se faire une place. En tout cas on est déjà très heureux du
parcours jusqu'à maintenant et on espère vraiment continuer à avancer
en collaborant avec des gens passionnés sincères et ayant la même
vision de la musique que nous.
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