MELCHYOR (Razanaprod)
- Décembre 2004
1/ Peux
tu nous raconter comment tu es tombé dans la musique électronique
?
En fait je
suis né avec la musique en général, car mon père est musicien et
était un des leaders de son groupe dans mon pays natal (Madagascar).
J'ai baigné dans la musique dès mon jeune age, j'assistais aux répétitions
du groupe tous les soirs, jusqu'au jour où je me suis mis sur une
batterie pour m'mamuser au moement d'une pause et j'ai fait un petit
show, qui a plu au groupe, et me voila propulser sur scène à l'age
de 8 ans pour 2 morceaux en tant que batteur. Seulement j'étais
trop petit pour atraper la grosse caisse alors on a fait sans, c'était
une expérience géniale. Pour le reste, à cette époque on écoutait
beaucoup de disco (fin des années 70) et au fur et à mesure que
les années passèrent j'ai suivi l'évolution, Funk, Disco-dance,
House, Garage etc…J'ai pas mal trainé mes guêtres dans la région
drômoise en tant que résident, où j'essayais de jouer les sons que
j'aimais, mais je ne t'apprendrais rien en te disant que j'ai fait
beaucoup de résidences à cause du style de l'époque qui ne passait
pas, sauf un club qui s'appelait " le garage " où là c'était que
du bonheur.
2/ eux
tu nous présenter le label razanaprod et ses activités ?
Le label
a été crée en 2003 avec l'aide de ma compagne qui est aussi ma "
bookeuse " sans oublier mes collaborateurs, amis et ma famille,
dans le but de promouvoir la " house music " dans la région, avec
des artistes régionaux pour ses débuts. On fait de la prod et organisons
pas mal de soirées dans la région, en France et à l'étranger. On
est axé essentiellement sur la " house ", avec une grosse tendance
pour le vocal, les sonorités jazzy et afro. A l'heure actuelle,
on a produit un maxi (MELCHYOR A - A touch of djazz) qui au bout
d'un an de travail va enfin être distribué par Topplers, mais également
par international records, et mon deuxièmealbum " Sometimes " qui
sort dans plusieurs semaines. On a signé JAY FELY pour un maxi qui
devrait également voir le jour très bientôt et LARRY FLET pour son
deuxième album " Travels " prévu en 2005, sans oublier évidemment
plusieurs maxis que je vais produire dans les mois qui arrivent.
Pour les soirées, on a joué à Montpellier, Avignon, Valence, St
Etienne ,Lyon, Londres, Barcelone, Marseille…
3/ Ton
actu c'est la sortie d'un album…peux tu nous le présenter ? avec
quels matériels tu travailles ? nous voulons tout savoir !!
En fait j'avais
déjà co-produit un album avec l'organisation Art'Fusion en 2002
" spirit of house ", d'ailleurs je voudrais remercier en passant
tout le staff, grâce à qui j'ai pu débuté ma carrière, et notamment
Epo, Freeze, Joker, Dominique pour les photos et le big boss Fabrice
qui m'a aidé à produire ce premier album. Pour l'album " Sometimes
" j'ai mis à peu près 2 ans pour faire les 13 morceaux. J'y ai mis
la " house " que j'aime, avec un côté old school, beaucoup de vocal,
plus que le premier, et cette fois j'ai des vrais musiciens qui
jouent pour les claviers, guitares, avec la participation de mon
père BAKOLY et MLANAO GEORGE. On y retrouvele côté jazzy, avec une
touche " lounge " même si je n'aime pas spécialement ce mot et une
forte dominance du " sax " qui fait partie avec le piano de mes
instruments préférés. Je travaille beaucoup avec cubase, un sampler
roland, une MC 505 et la 309, les " trackers " pour la construction
des samples et enfin des musiciens.
4/ Quelles
sont les principales difficultés auxquelles on se trouve confrontées
quand on monte un label et que l'on se tourne vers la production
?
L'une des
principales est de trouver un distributeur qui exploite les projets,
ces derniers temps c'était extrêmement difficile, avec la fameuse
" crise du disque " qui pour moi est liée au fait qu'aujourd'hui
les DA des majors sortent tous d'une école de commerce, et n'ont
d'artistique que le mot. Ils vendent de la musique aujourd'hui comme
on vend des cheese burger, on change souvent les noms pour y apporter
une forme d'exotisme, mais à la sortie on se retrouve avec un steak
haché imbibé de cholestérol entre 2 bouts de pain. Pour moi le net
n'est pas responsable de la crise. Aujourd'hui sans le net, le label
n'existerais plus, c'est le seul outil de communication gratuit
qui existe à l'heure actuelle (enfin pas toujours). Par contre,
je suis contre le Final Scratch. C'est la mort des petits producteurs,
du vinyle et des artistes. Des morceaux à télécharger pour 1 euro,
donnez moi la marge pour l'artiste……Sans compter, que pour moi un
dj sans vinyles, c'est une F1 sans moteur. NEfin ce que j'en dis……
5/ Peux
tu nous faire partager des souvenirs de soirées sur Lyon ou sa région
qui t'ont marqué ?
Deux soirées
m'ont marqué dans la région : Lyon, le Ninkasi lors de la tournée
de promo de mon premier album, on n'avait dit que Lyon n'était pas
une ville ouverte sur le genre, donc grosse pression avant la soirée,
en me disant je vais jouer quoi ? puis je me sus dit, après tout
c'est pas grave, j'y vais avec mes sons jazzy, deep et afro et zou
! La soirée de fou, l'endroit ultra blindée jusqu'à la fin, avec
les gens qui dansaient partout, j'étais dingue, je ne m'attendais
pas à un tel accueil pour une soirée " house " après tout ce que
l'on m'avait dit. Et le euxième, c'était à Montélimar où j'ai joué
avec Roussia , d'ailleurs on la fait jouer cet été à Valence pour
la pool party. Donc la soirée était organisée par le CHO-CHO un
club de Montélimar qui a malheureusement fermé (ils ont crée le
Pacha à Montpellier), qui a reçu Paul Jonhson, Gregory, Kiko, Kenny
Dope Gonzales, Solveig…On a commencé en ville sur une palceoù il
y avait entre 1500 et 2000 personnes pour finir au club avec de
la house " all night long "…terrible, en plus ce soir là il faisait
35°C, je vous laisse imaginer…
6/ Enfin,
dans quels pays, endroits, soirées aimerais tu mixer ?
En soirée,
j'aimerais faire une " PURE " en club, un petit SHELTER, et en pays,
un petit Japon serait pas mal et évidemment en Afrique, terre de
mes ancêtres, surtout Madagascar (forcément).
Melchyor
merci
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