INTERAKTION (Underground
Projekt) - Février 2004
1
- Interaktion bonjour, peux tu nous dire qui tu es et nous présenter
l'association underground projekt ?
Salut Urbansphere.
Underground Projekt (ou UP pour les intimes) est une association
de loi 1901 qui a pour but la promotion d'artistes, l'organisation
d'événements liés aux sonorités contemporaines et la promotion de
la culture qui en découle (www.uprojekt.fr.fm).
En d'autres termes, on booke nos artistes pour l'année 2004 et on
essaye d'organiser une soirée électronique en 2005. Le coté " underground
" est une réaction au clubbing parisien qui est trop " fashion victim
" à notre goût !
2 - Actuellement,
tu travailles sur une thèse de sociologie, peux tu nous présenter
ton travail ?
Mon travail
de thèse consiste à étudier les usagers d'ecstasy en ne me limitant
pas seulement au cadre des fêtes techno. On a longtemps entendu
dans les médias l'équation " Techno = ecstasy " et j'essaye aujourd'hui
de montrer que l'ecstasy est largement présente aussi en dehors
des fêtes techno. C'est un peu une étude contre les stéréotypes
et la remise en question du sens des fêtes techno vu par le prisme
de l'ecstasy. La techno ne se limite pas à l'ecstasy pas plus que
l'ecstasy ne se limite aux fêtes techno !
3 - Tu
as habité la région Rhône-Alpes, quels souvenirs électroniques gardes
tu en particulier ?
La région
est riche en créativité avec une volonté de faire bouger les gens
sur un dancefloor. J'ai un peu de nostalgie lorsque je vois combien
la scène parisienne est morte par le clubbing… Mes meilleurs souvenirs
restent l'organisation de la première soirée Electroclust dans un
bois et mon initiation du milieu électronique (fête, mix…) par mon
ami Symbioze. C'est quelqu'un à qui je dois beaucoup pour m'avoir
communiqué sa passion et sa vision objective de la scène lyonnaise.
Coté son, je reste un fidèle des labels grenoblois comme Goodlife
car j'affectionne particulièrement leurs mélanges oscillant entre
mélancolie et grooving. Dommage que le public parisien ne soit pas
plus réceptif à ce genre de sonorités…
4 - En
plus de ces souvenirs, tu as travaillé en maîtrise d'ethnologie
sur les trois types d'espaces techno dans la région lyonnaise...
Oui, ça a
vraiment été un travail d'aventures au plein sens du terme. A l'époque
(1998-2000), j'aimais la musique techno mais ne sortais pas en teuf.
Grâce à mes étude, je suis entré dans l'univers des différents espaces
techno, allant tant en club, en rave et en free. J'ai ainsi forgé
mes goûts et appris que la fête est un élément indispensable à la
compréhension de la musique techno : je trouve qu'il n'y a rien
de plus beau que de voir des centaines de gens danser sur un dancefloor,
les bras levés et criant de plaisir… Et toi, tu prends ton pied
en te disant que tu ressens la même chose qu'eux !
5 - Enfin,
tu as également mis en ligne un site avec un vrai projet de débat,
peux tu nous en parler ?
En effet,
mon site LSD (www.lsd.fr.vu)
s'adresse à tous les usagers de drogues. Un peu à la manière de
Nicholas Saunders (qui a écrit E comme Ecstasy) et de son site ecstasy.org,
je souhaite offrir un lieu d'expression à ceux qui ont des choses
à dire et à penser sur le sujet " drogue ", qu'il s'agisse d'un
point de vue ou d'une expérience. L'objectif n'est pas de juger
mais simplement de donner la parole à chacun. Bien entendu, mon
site reste soumis à la loi du 31 décembre 1970 et je n'ai donc pas
le droit de mettre en ligne des textes disant que la drogue est
sans danger ou de conseiller à quelqu'un d'en prendre… Ce site permet
aussi de suivre l'avancée de ma thèse sur l'ecstasy et aux internautes
de pouvoir communiquer avec moi, me rencontrer. Ce site ne s'adresse
donc pas à la communauté techno en particulier mais bien à tous
ceux qui font usage de produits.
Interaktion,
merci !!
Merci à toi
Urbansphere. Bonne continuation et longue vie à Lyon Electronik.
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