Autres soirées :
  => Nuits Sonores 2005
  => Le Guybo (7 mai 2005)
  => Dj Bone au Kao (2 avril 2005)
  => Be Electronik (31 mars 2005)
  => Hypnotik (19 mars 2005)
  => Death In Vegas (9 mars 2005)
  => Hypnotik (8 janvier 2005)
  => Archives 2003 & 2004

 

 

Nuits Sonores - Les Subsistances - 19 mai 2004

 

Il fait bien chaud en ce début de nuit du côté des Subsistances. Il faut dire que débute pour le commun des mortels la 2eme édition des Nuits Sonores. Et quel début de festival, un plateau tout simplement exceptionnel : de DERRICK MAY à dDAMAGE, du bon son à tous les étages !!

Arrivée sur le superbe site classé des Subsistances (non sans avoir galéré pour se garer, et oui c'est ça de faire la fête en centre-ville), aux alentours de minuit, il règne dès l'entrée du site une joyeuse effervescence laissant présager une belle soirée. On pénètre directement, dans la grande cour des Sub', mise en valeur par des jeux de lumières multicolores. Des dizaines de tables, des centaines de chaises, au moins 2 bars (avec toutes les consos à 2.5€, un petit prix qu'il faut souligner) on est bien dans un chill-out géant et à ciel ouvert. Au bout de la cour, des performers (on dirait même des travellers) font un espèce de live avec du son et de la vidéo, très coloré et efficace !! Il s'avère que ce sont les KING OF OIL, une espèce de radio pirate enervé mais energisante !

On file, vers la salle Paul Gremeret, ou se produise en live RENCHENZENTRUM, trio Berlinois d'Electronica. Une musique bien barrée, devant un dancefloor déjà considérablement rempli. Cette salle est très ombre et chaude, avec derrière les musiciens un écran géant qui donne de l'effet à toutes les prestations des groupes présents. Suivront PLAID (que je n'ai pas vu) puis le duo dDAMAGE qui a carément mis le feu avec un mélange de samples, de distorsions de guitares, l'ensemble donne un résultat bien saturé, qui part dans tous les sens. Les 2 frères sont à fond dedans, pogottant même l'un contre l'autre: applaudissement du public !! Puis c'est DAVID CARRETTA qui enchaine et termine la programmation de cette scène. Avec son look de post soixanthuitard un peu hippie sur les bords, David propose lui un live beaucoup plus electro tek, il semble également à fond dedans, et la sono est tellement surpuissante que ça en devient même difficile de rester sur le dance floor. Enfin l'esentiel est atteint, cette salle n'aura pas désempli de la soirée, beau succès donc pour une programmation plutôt pointue.

Le gros plateau de la soirée se situait dans la cour carrée des Subsistances..."hommage à Détroit"...avec les présences de CARL CRAIG, DERRICK MAY et ROLANDO. Avant de parler musique, parlons un peu du lieu. La cour carrée est une cour fermée dans l'enceinte des Subistances, avec une verrière au dessus. On trouve comme une scène sur le centre de la cour, qui permet de profiter au mieux de la sono surpuissante mais pas prise de tête. Quand on pénètre dans cette cour on trouve face à soi une grande construction métallique à 2 étages avec tout en haut les gars qui s'occupent des lumières et en dessous l'espace pour les djs. L'ensemble est cohérent et laisse le dj proche de son public sans le stariser. Le dance floor est à la base sombre mais superbement bien mis en lumière. Le cadre est donc exceptionnel, et bien utilisé. Le public est dense voire très dense jusqu'au petit matin, avec beaucoup de sourires et d'énergie.

Tout a commencé avec STRAT, qui a ouvert la soirée devant un public déjà bien garni !! Je n'étais pas là pour écouter son set mais connaisant ce qu'il fait ça devait être excellent. Et puis CARL CRAIG apparait, il propose pendant 1h30 un mix très spécial, difficilement qualifiable, passant en revue de nombreux styles, mais avec un sens du dancefloor très prononcé. On ressent dans son set toutes les influences qu'il fusionne avec la techno: jazz, soul...tout en gardant ses références Détroit (UR-49...). CARL CRAIG est applaudit tout comme AGORIA qui lui succède, l'enfant du pays de retour devant son public. Si AGORIA a été pendant longtemps plus connu loin de Lyon, le retour de l'ex-espoir lyonnais considéré par LAURENT GARNIER comme son successeur a été salué comme il se doit. AGORIA a joué ses morceaux, ne s'est pas contenté de pousser les disques et a su retenir le public sur le dancefloor avec une belle selection musicale. Durant tout son set des Vjs Allemands, PFADFINDEREI ont passé des visuels sur les 2 écrans géants, pas les meilleurs que j'ai eu l'occasion de voir mais au moins il y eu pendant 2h des visuels...

Le tournant de la soirée s'amorce à 3h du mat' quand DERRICK MAY prend possession des platines. 2h de folie de la part de la légende de Détroit qui n'a pas failli à sa réputation. Lyon electronik a eu la chance de le rencontrer la veille et Derrick nous avait confié se sentir investi "de responsabilité" et qu'il "avait conscience d'être un pilier" de la musique électronik. Et bien on peut le remercier d'avoir tout donné, car Mr DERRICK MAY a transpiré derrière les platines. Toujours lors de cette rencontre, Derrick nous disait l'importance pour lui "de faire vivre une expérience transcendante" à son public, pari réussi donc tellement le dancefloor était hypnotisé par la technique du pionnier de Détroit. C'est quand même incroyable l'aura que dégage Derrick et sa simplicité. Bravo et merci. Il faut aussi noter le passage des intermittents du spectacle qui colle des tracts tout autour du dancefloor, hélas dans l'indifférence la plus totale du public !

A 5h, celui en qui DERRICK MAY voit "un futur très grand" ROLANDO arrive derrière les platines. Le public a quand même un peu déserté les Subsistances et juste les irréductibles voient le petit jour se lever sur la verrière pendant le set de Rolando aux influences très prononcées de Détroit. ROLANDO est beaucoup moins festif et éxubérant que DERRICK MAY, son set un peu plus lourd et a en tout cas le mérite d'anéantir physiquement les derniers ravers !!!

Quelle soirée donc, en dansant on sentait le dancefloor trembler, quel plaisir de voir CARL CRAIG applaudir le public, DERRICK MAY discuter avec les ravers, et ROLANDO esquisser un sourire. Beau début de festival....vivement la suite !!

 

© lyon-electronik 2005 / Design : Kooz & Urban / Webmaster : Urbansphere